Pour lutter contre le gaspillage, certaines marques voudraient retirer les dates de péremption sur leurs produits non périssables.Ainsi, celles du sucre, de l'huile ou encore des spaghettis ne sont déjà plus affichées par certaines enseignes.Mais comment savoir si un produit est encore consommable ?
Derrière les bouteilles ou sur les emballages, parfois écrite en tout petit, on trouve quasiment sur chaque produit une date de péremption. Certains la traquent, alors que d'autres n'y font pas vraiment très attention. "C'est juste à titre indicatif, hormis les œufs, la viande, où là, il faut faire attention", souligne par exemple un consommateur dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus. "J'essaye de ne pas dépasser, mais si ça m'arrive, je ne jette pas", renchérit une autre. Cette habitude pourrait être le bon geste. En effet, même si la date est dépassée, certains aliments peuvent toujours être consommés parfois longtemps après. Mais jusqu'à quand ?
Pâtes, riz ... : plusieurs années
Les aliments secs comme les pâtes ou le riz peuvent se garder plusieurs mois, voire plusieurs années après la date indiquée lorsqu'ils sont bien conservés dans un endroit sec et dans un contenant hermétique. Vous pouvez les consommer sans prendre de risques. "A part qu'il n'y ait plus de goût, qu'il y ait une texture un peu altérée, un goût moins agréable, moins appréciable en tout cas, mais pas de risques réels pour la santé", explique Karine de la Rouère, diététicienne-nutritionniste à Paris.
Concernant le miel, il est sans aucun danger, même des dizaines d'années après l'avoir ouvert. Il peut juste changer de couleur ou se cristalliser au fil du temps, mais ça ne le rend pas mauvais pour autant. Tandis que le sucre, qu'il soit blanc, brun ou en poudre, ne se périme jamais, car les bactéries ne peuvent pas s'y développer. Du côté des boîtes de conserve, elles peuvent être mangées tranquillement après la date de péremption, tant qu'elles ne sont pas cabossées, gonflées ou trouées.
Yaourts : jusqu'à trois semaines
Pour les produits frais comme le fromage ou les yaourts, il y a en revanche quelques précautions à prendre. "Il est important de vérifier par soi-même si le yaourt peut être encore consommable par rapport à l'odeur, la texture, mais pas au-delà de cinq à sept jours de la date de péremption", prévient la nutritionniste. Toutefois, selon Édouard Chedru, dirigeant d'une usine produisant des yaourts, la date de péremption intervient en moyenne 30 jours après la fabrication, et vous pouvez y ajouter 21 jours supplémentaires. Ceci est valable pour les yaourts nature, sucrés, aux fruits ou aromatisés. Seule condition : ils doivent être conservés à la température indiquée sur l’emballage (8 °C max.). De plus, il ne doit pas y avoir de rupture de chaîne du froid.
Seuls les yaourts sont concernés pas une telle flexibilité concernant le délai de consommation. Pour tous les autres produits lactés frais, à l’instar des crèmes ou mousses au chocolat, des liégeois..., il est préférable de suivre à la lettre les indications, comme le précise l'Agence nationale de sécurité alimentaire. Du côté des laitages, à la différence du lait frais, le lait UHT est stérilisé, vous ne prenez donc aucun risque à le boire jusqu'à 2 mois après la date de péremption s'il est non ouvert. Il aura peut-être moins de vitamines et de sels minéraux, mais c'est tout.
Viande sous vide : à éviter
Selon l'appli anti-gaspillage Too Good Too Go, il vaut mieux éviter de dépasser la date limite de consommation (DLC) car la viande peut développer des bactéries pathogènes, comme la salmonelle, qui ne sont pas toujours identifiables à l'œil nu.
Enlever tout l'oxygène de l'emballage réduit considérablement la prolifération de bactéries, mais la viande reste un produit sensible. Donc, même sous vide, on respecte la date. Par ailleurs, si on a le moindre doute, il vaut mieux jeter un produit qui paraît altéré (dégageant une mauvaise odeur, présentant un opercule gonflé ou des traces de moisissures).
Un produit sur cinq est jeté par les consommateurs en raison de sa date de péremption. C'est une dépense de près de seize milliards d'euros. La grande distribution souhaite donc aller plus loin pour lutter contre ce gaspillage. "On pourrait imaginer supprimer la date sur le miel, sur les pâtes, sur les lentilles... Et cette modification de la réglementation européenne permettra d'avancer et de réduire encore plus le gaspillage alimentaire", assure à TF1 Bertrand Swiderski, directeur du développement durable du groupe Carrefour.
Il s'agirait d'étendre une mesure appliquée par certaines enseignes sur un nombre réduit de produits comme le sucre, le vinaigre et l'huile, dont les dates de péremption ont déjà disparu.